Chronique d'une vie ordinaire... Ou pas !

Je n'étais pas de ces filles qui voulaient absolument se marier, avoir un enfant, ... Certes j'étais à lors "en couple" avec quelqu'un, ça n'allait pas plus que ça n'allait pas. Moi, je voulais favoriser ma carrière, m'épanouir dans et par le travail. M'éclater, rencontrer des gens, avancer et faire avancer les choses main dans la main avec eux, s'enrichir de rencontres sincères, apprendre et transmettre aux jeunes générations.

Je n'avais pas prévu cela. Lui. Ca n'était pas possible. Ca n'était pas permis. La relation la plus compliquée qu'il soit. Je suis tombée amoureuse de l'homme le plus inaccessible. Mais c'était réciproque. J'avais attrapé le coup de soleil de Cocciante.

J'aimais ce qu'il disait, ce qu'il faisait, ce qu'il était, je l'admirais, je le trouvais plus que beau. C'était au-dessus de tout cela. Et ce je savais plus que tout c'est qu'il était fait pour moi, que nous allions, malgré les obstacles qui nous attendaient, être ensemble, tout simplement. Je le sentais. Je n'attendais que lui.

Et il y en a eu des obstacles ! Des embûches, des coups durs, des doutes, des envies de tout arrêter pour ne plus rien ressentir, ni bien ni mal. Et puis c'était dur de ne plus se reconnaître soi-même : qu'est ce que c'était que cette nana cul-cul dans le miroir, qui pleurait au moindre départ, qui bondissait de jalousie à la moindre approche féminine ? Qu'était devenue la fille dans le rétroviseur, qui était libre, solide et détachée ? Qu'est ce que c'était que cette façon de se laisser ronger par ses absences ? Et cette obsession d'être avec lui ?

Ce fut un parcours difficile. J'avais l'impression d'être l'amoureuse dont parle Véronique Sanson. Mais on a tenu. Nous avons réussi malgré les vents contraires. Et je ne vais pas crier mon bonheur parce que tout a été si compliqué et éreintant.

Et puis rapidement, aussi inattendu mais naturel, quel était ce sentiment de vouloir un enfant de lui ? Je n'avais jamais ressenti cela. Vouloir juste l'union d'un petit bout de lui avec un petit bout de moi. C'était évident. Et quel bonheur lorsqu'au détour de ses baisers, un jour, il m'a dit ces mots " Je veux te faire un enfant". J'avais quitté la planète...

Combien de publicité avec une paire de seins voyons-nous quotidiennement ? A croire que les cibles sont uniquement des mecs. Eh non, Messieurs de la communication & du marketing, beaucoup de femmes sont derrière leur écran de télé (et glandent sur leurs canap'). Fini les femmes aux fourneaux, pendant que mônsieur se détend devant la télé... Je ne suis pas une féministe fervente ou lointaine, mais les temps, il faut bel et bien le remarquer, ont changé... Les hommes font aussi bien (mieux ?) la cuisine, le ménage, s'occupent des enfants et je passe les clichés. La différence des sexes et leurs activités ne sont plus autant marqués qu'avant. Bref, pour un gel douche, du lait pour bébé, des collants... même pour un yaourt, les femmes sont complétement dénudées. Certes, je ne me bats pas contre ça. Et je ne parle même pas de la "parité". Mais quand est-ce que la publicité nous parlera le même langage et autant de fois aux hommes qu'aux femmes ? Vivement qu'un mec bien roulé nous remue ses petites fesses (ou plus ?) pour un dentifrice..!

Aujourd'hui, je me fais ch... comme un rat mort à mon nouveau boulot. Toute la journée, devant mon écran d'ordinateur, les fesses vissées sur une chaise... Sans parler du néon qui clignote au-dessus de ma tête, la radio du magasin qui crache les même horreurs, être dans un bureau en vitrine entre les fauteuils et les ramettes de papier, et sans oublier les collègues lobotomisés et moutonnés qui répondent aux pauses café quotidiennement, hebdomadairement et annuellement à 11h et 17h chaque jour...

D'ailleurs les horaires fixes ne sont pas pour moi, surtout le matin. Même le matin, simplement, n'est pas fait pour moi ! Sauf quand je les vis lovée dans les bras de mon amoureux, passsive... ou très active ! Ah !... Bref, le nombre de retards accumulés depuis j'ai ce nouveau job... A voir le sourcil tiquer nerveusement de la vieille comptable, je sais que je pousse un peu. Elle n'en desserre pas les dents d'ailleurs. C'est sûr que je contraste avec tous mes collègues qui eux arrivent à l'heure, bien avant même, à croire qu'à côté ils n'ont pas (d'autre ?) "vie". ? Oh mon dieu !

Et puis peut être que je ne suis pas faite pour travailler dans un bureau, après tout. Quand nous étions petites, avec ma soeur nous jouions "à la secrétaire, comme maman", téléphone et agenda à l'appui. Symboliquement c'était ça, le travail. En effet, notre mère a fait toute sa carrière au même endroit. Quant à moi, je change de boulot comme de chemise... Je m'étais pourtant dit que j'allais enfin rentrer dans le moule comme tout le monde, métro-boulot-dodo. Mais je vais exploser ! La situation économique, la conjoncture font que je ne devrais pas me permettre de faire la fine-bouche , juste pour une histoire de conflit entre mon réveil et mon patron. Et ce dernier aurait d'ailleurs bien voulu que je m'épanouisse dans son entreprise, à marketter pour vendre des porte-savons ou une super promo de cartouches d'encre... Mais qu'est ce que c'est abrutissant ! Alors y avais-je pensé moi même ?! Mais j'en ai rêvé !! Pourquoi pas moi ?! Même le Pape Benoit 16 l'a fait !!!